Découvrez tout ce qu'il faut savoir sur le triangle de Karpman, qui met en jeu les rôles de bourreau, de victime et de sauveur.
Pour illustrer ce principe fréquent les histoires de princesses de Walt Disney en sont un parfait exemple, on prendra ici celui de Blanche Neige. Cette histoire qui parle à tout le monde, va nous permettre de mieux comprendre le triangle de Karpman : bourreau, victime, sauveur, qui ne vous est probablement pas inconnu ;)
Sans même nous en apercevoir nous entrons dans des rôles qui, vous allez le voir, sont plus destructeurs qu'on ne pourrait l'imaginer. Que ce soit au travail, en famille, avec vos amis, il vous arrive sans le vouloir d'interpréter le rôle de blanche neige, parfois de sa belle mère et sûrement tout autant celui du prince charmant. Vous l'avez compris, chaque personnage incarne un des ces rôles.
La belle mère étant le bourreau, Blanche neige la victime et le prince charmant le sauveur !
Afin de mieux comprendre ce principe, on va s'intéresser de plus près au fonctionnement des trois et ce qu'induisent de tels comportements ou attitudes dans la vie en général. En prenant conscience de ces rôles vous pourrez ainsi les démasquer et vous éviter bien des conflits :)
Le persécuteur, le bourreau
La crainte la hante, ses peurs la guident, auparavant souvent elle même victime, elle dévalorise, critique et humilie ses victimes ! Ce rôle frissonnant que peu de personnes aime jouer est pourtant souvent interprété par nos proches et nous même sans qu'on y prête forcément attention. Automatiquement, pointé du doigt, ce rôle est tout aussi destructeur que les autres, pas plus pas moins.
Ses blessures sont plus visibles, peut-être plus anciennes, c'est ce qui fait qu'on la rejette plus rapidement. Personne n'aime cette vilaine sorcière qui râle tout le temps, entre dans d'horribles colères et déborde de méchanceté... Autoritaire, agressive elle pense souvent contrôler la situation et s'énerve quand les choses ne se passent pas comme elle l'aurait souhaité.
Elle vit dans la comparaison : "miroir, ô miroir, dit moi qui est la plus belle" ou le plus beau (car bien que le rôle soit féminin cela marche aussi pour les hommes). Son besoin d'être meilleure que les autres cache en réalité un manque de confiance ce qui la pousse à dénigrer les autres pour se rassurer et augmenter son estime personnelle.
Bourreau, persécuteur : dévalorise, critique, humilie, persécute en agressant ou en rabaissant la Victime.
La victime
D'apparence si douce et si fragile, son rôle pourrait facilement vous séduire ! Le sauveur lui apporte de l'attention, et vole à son secours dès qu'elle ne se sent pas bien. Sa vie est remplie de petites catastrophes qui lui donnent des raisons de crier "au secours". Avec lui (son sauveur) elle peut se plaindre que tout est de la faute des autres, qu'elle ne comprend pas, une belle façon pour elle d'éviter de se remettre en question.
Plutôt sympa comme rôle me direz-vous, un des plus adopté d'ailleurs. Jusqu'à ce que Blanche Neige se sente comme surveillée par son sauveur, elle se sent soudainement redevable et ça Blanche Neige ne le supporte pas. Elle veut bien confondre amour et pitié mais pas au détriment de sa liberté ! C'est alors qu'elle se rebelle, ce qui ne plait pas du tout à son sauveur qui a toutes les chances de basculer dans le rôle de victime ou de bourreau !
Les personnes prises dans le piège de la victime cherchent désespérément de l'attention en se plaignant et dramatisant les situations qu'elles vivent. Elles accusent les autres ou la vie et refusent de voir leur part de responsabilité. Elles pensent attirer de l'amour mais attirent en réalité de la pitié. Elles ne se rendent pas compte qu'elles risquent d'être la cible du persécuteur qui se fera un malin plaisir à passer ses nerfs sur elle ou d'un sauveur qui lui fera perdre d'avantage d'estime en la traitant comme une enfant ou une personne incapable de résoudre ses problèmes seule.
Victime : subit, se plaint, accuse, rejette sa part de responsabilité, se sent inférieure, va rechercher un persécuteur ou un sauveur.
Le sauveur
Ne tombez pas dans les méandres de son numéro de charme. Très attirant de prime à bord, ce rôle va vite vous faire déchanter quand vous en découvrirez ses traits cachés. Stable et robuste d'apparence ce sauveur n'est en réalité qu'une âme en peine d'utilité et de reconnaissance. Il sauve sans même qu'on lui demande, c'est pour lui comme un devoir, vêtu de sa cape et de son épée il s'envole faire le justicier à la recherche d'âmes qu'il considère en peine et avoir besoin d'aide.
Son envie d'aider est compulsive, poussée par une envie d'arrêter la souffrance de l'autre (qui est en réalité la sienne). Il intervient, que les autres le veuillent ou non et revêt à ce moment une cape narcissique que lui, voit comme gratifiante. Il maintient sans le vouloir, la personne qui se laisse avoir, en position de victime et son intervention échoue la plus part du temps, bien qu'il se prouve le contraire. A coups d'épée il infantilise la victime et la place en situation d'incapacité et de redevance.
Quand son petit manège est démasqué (manège dont il n'a pas conscience ou ne veut pas voir), la victime se rebelle. En l'absence de reconnaissance de la part de la victime, son rôle va changer. Il troquera sa cape et son épée de justicier contre des larmes d'apitoiement (victime) ou une pomme empoisonnée (bourreau)
Les personnes prisent dans ce piège cherchent la sécurité affective, la reconnaissance, l'acceptation de leur individualité. Elles cherchent à se nourrir de tout ce qui est d'ordre affectif, à combler le vide qui les habite.
Sauveur : Joue un rôle narcissique qu'il voit comme gratifiant, se doit d'intervenir alors que rien ne lui est demandé, infantilise et place la victime en incapacité, l'absence de reconnaissance peut le transformer en victime ou persécuteur.
Prenez conscience de ce triangle infernal pour en sortir :
Sans le vouloir il nous arrive de passer de rôle en rôle, prenez conscience de ce stratagème théâtral et sortez-en vite !! Si on le qualifie d'infernal c'est parce qu'il fait dépenser beaucoup d'énergie pour finir par épuiser les personnes piégées dans ces rôles.
Amis sauveurs, commencez par vous sauver vous-même, apportez-vous cette aide vous la méritez et en avez besoin ! Vous n'en serez que mieux disponibles pour les personnes qui ont vraiment besoin de vous. Ainsi vous vous épargnerez bien des moments de solitude, de tristesse et d'incompréhension.
Amis victimes, arrêtez-vous 5 min et prenez le temps de constater toutes ces fois où vous vous plaignez , vous sentez inférieurs ou remettez votre destin dans les mains du premier inconnu prêt à vous porter de l'attention. En vous soignant de ce virus plus communément appelé la "victimite" vous en finirez avec la pitié, la sensation d'être persécutés ou de vous sentir moins bien que les autres. Plus besoin de vivre des catastrophes pour attirer l'attention et qu'on s'occupe de vous. Vous plairez comme vous êtes, ressentirez une immense paix intérieure et attirerez à vous, cet amour véritable que vous attendez tant.
Amis bourreaux, votre douleur est à la hauteur du cauchemar que vous faites vivre aux autres. Vous tentez de la masquer par de la colère, ou de la mesquinerie et ça se comprend. Mais finalement ce comportement vous comble-t-il vraiment ? Vous n'en avez pas marre d'être sans arrêt dans la persécution ? Cela ne cacherait-il pas un profond besoin d'exprimer tout cet amour qui vous fait peur, qui se terre et s'accumule en vous ? Vous qui êtes si sensibles, si expansifs, ne préfèreriez-vous pas des rapports sains et amicaux ? Cet article vous a-t-il aidé ? Est-ce qu'il vous arrive de jouer sans le vouloir un des ces rôles ? Partagez vos ressentis en commentaire, ils sont d'une grande aide pour les autres :)
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